Les tests de fonction respiratoire au repos, communément appelés tests de souffle, sont des tests diagnostiques que les pneumologues utilisent régulièrement puisqu’ils fournissent une mesure chiffrée et objective des capacités respiratoires d’une personne. Ces tests permettent de comparer les résultats obtenus avec des références spécifiques à l’âge, au sexe, au poids, à la taille et à l’ethnie de la personne. En utilisant ces références, votre pneumologue peut identifier les écarts par rapport à la norme, évaluer objectivement les anomalies potentielles et établir un diagnostic.
Il existe plusieurs tests de fonction respiratoire au repos. Voici un aperçu des quatre principaux.
La spirométrie peut être vue comme un test « de base ». Elle sert à mesurer le volume d’air maximal que les poumons peuvent expulser ainsi que le débit expiratoire, c’est-à-dire la vitesse à laquelle vous pouvez expulser l’air de vos poumons.
Pour ce faire, on vous demande tout simplement de souffler le plus fort possible dans un embout qui est relié à un appareil qu’on nomme spiromètre. Cette manœuvre est répétée au moins trois fois pour s’assurer que les données obtenues soient représentatives de la réalité. La plupart du temps, on vous administrera ensuite du Salbutamol (Ventolin), un médicament par inhalation qui sert à dilater les bronches. La spirométrie sera ensuite répétée pour voir l’impact du Salbutamol sur les résultats.
Ce test permet entres autres de déceler une obstruction dans les bronches, comme dans la MPOC (maladie pulmonaire obstructive chronique) ou dans l’asthme. Il peut également permettre de suspecter d’autres anomalies, qui seront toutefois mieux évaluées par un bilan complet au repos.
Alors que la spirométrie est un test de souffle de haut niveau, le bilan complet au repos est beaucoup plus précis et détaillé. Ce dernier est généralement réalisé par un inhalothérapeute. Un des appareils les plus précis pour mesurer ces données est une boîte de pléthysmographie.
Le bilan complet au repos inclut :
Le test de provocation à la méthacholine permet d’identifier la présence d’hyperréactivité des bronches. En faisant respirer des doses croissantes d’un agent irritant, la méthacholine, il est possible de calculer la quantité de méthacholine nécessaire pour provoquer un spasme des bronches.
Ce test est principalement utilisé pour diagnostiquer l’asthme, puisque c’est l’une des maladies où l’on retrouve typiquement cette hyperréactivité bronchique.
Pour faire ce test, votre pneumologue décidera quels de vos médicaments actuels devront être cessés quelques jours avant le test pour éviter de fausser les résultats. De plus, on vous demandera de ne pas consommer de caféine, de théine, de boissons gazeuses ou énergisantes au moins quatre heures avant le test. On vous conseillera également d’éviter de fumer le jour du test, de ne pas consommer de repas copieux dans les deux heures avant l’examen, d’éviter de faire de l’exercice avant le test et de vous habiller confortablement. Toutes les informations nécessaires pour la préparation et le déroulement du test vous seront transmises par l’inhalothérapeute, qui vous accompagnera tout au long du test de provocation à la méthacholine.
On mesure la force maximale d’inspiration et d’expiration avec un manomètre. Ce test est généralement réalisé lorsque d’autres tests ont détecté des anomalies qui pourraient être dues à une atteinte des forces respiratoires. Il contribue notamment à évaluer l’impact respiratoire de maladies neuromusculaires dégénératives, comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou la dystrophie musculaire.
En conclusion, si vous ressentez des symptômes comme un essoufflement, une toux persistante ou une respiration sifflante, ou bien que l’on suspecte chez vous une maladie respiratoire, votre médecin pourrait vous prescrire l’un ou plusieurs de ces tests de souffle au repos et vous diriger vers un pneumologue. En effet, ces tests sont souvent un des premiers pas pour diagnostiquer certaines maladies pulmonaires, comme l’asthme, l’emphysème et la pneumopathie interstitielle (fibrose pulmonaire), évaluer leur gravité et en faire le suivi.
Dr Jad Hobeika,
Pneumologue
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