Asthme, emphysème, fibrose pulmonaire, cancer du poumon… Quelle que soit la maladie pulmonaire dont une personne est atteinte, celle-ci peut pratiquer des sports. Bien sûr, il faut parfois adapter le type d’activité physique et son intensité à la condition de la personne.
L’activité physique régulière est non seulement possible, mais est recommandée. En effet, la sédentarité est un facteur de risque important pour plusieurs maladies et elle augmente même possiblement le risque de mortalité de façon encore plus importante que le tabagisme, l’hypertension et le diabète.
Pourquoi c’est important de bouger même si vous n’êtes pas à 100 % de vos capacités pulmonaires ? De quels éléments devez-vous tenir compte avant et pendant la pratique d’un sport ? Comment réintroduire l’activité physique à votre quotidien ? Qu’est-ce que la réadaptation pulmonaire ? Vous trouverez la réponse à toutes ces questions en parcourant cet article.
Une voiture n’avance pas seulement parce qu’elle a un moteur. Elle a aussi besoin de pneus, d’un volant, d’une source d’énergie… Avec la capacité physique de votre corps, le même principe s’applique. Pour effectuer une activité physique, vous avez besoin non seulement de vos poumons, mais aussi d’autres organes comme votre cœur et vos muscles. Ensemble, les différents organes du corps vous permettent d’absorber l’oxygène, de le transporter à vos muscles, de le convertir en énergie, de consommer cette énergie, puis de disposer des différents « déchets » comme le CO2.
Ainsi, une maladie pulmonaire modérée n’est pas forcément accompagnée d’une limitation fonctionnelle modérée. En effet, plus vous maintenez un poids santé et plus vos muscles sont efficaces, moins ils ont besoin d’oxygène et moins ils produisent de CO2, ce qui allège la charge de travail que les poumons doivent accomplir pendant l’activité physique.
Afin d’optimiser votre capacité physique, il est donc important d’évaluer et d’optimiser votre santé dans son ensemble, incluant une évaluation de votre condition cardiaque, de la présence d’anémie, des conditions musculosquelettiques comme l’arthrose, du poids et du sommeil, pour ne nommer que ceux-là.
Dans la grande majorité des cas, un programme d’entraînement adapté est à la fois sécuritaire et bénéfique.
Le déconditionnement se définit comme l’ensemble des conséquences physiques, mentales et sociales reliées à l’inactivité, à une période de sédentarité ou à la sous-stimulation intellectuelle et sociale. C‘est une condition qui se développe souvent sournoisement sur plusieurs années et qui entraîne de graves conséquences.
Dans le contexte d’une maladie pulmonaire, l’essoufflement est souvent le premier symptôme. Cet essoufflement peut initialement être plutôt léger, mais mènera tout de même à une limitation des activités physiques. Ceci peut être subtil, comme diminuer ses heures dans un travail physique, engager quelqu’un pour tondre la pelouse, monter au deuxième étage moins souvent, sortir moins souvent avec ses amis ou jouer moins vigoureusement avec ses petits-enfants.
C’est ainsi que démarre la spirale du déconditionnement. L’essoufflement mène à la diminution de l’activité physique, ce qui entraîne bien souvent une prise de poids, une augmentation des douleurs articulaires, une perte d’efficacité des muscles et une perte de motivation. Le tout amène une certaine morosité et finit par limiter encore plus l’envie de bouger, ce qui mènera à une augmentation de l’essoufflement, qui causera à son tour une diminution encore plus importante de l’activité physique.
Ce cycle, initialement plus subtil, se poursuit et s’amplifie pendant des mois et des années, jusqu’à engendrer une perte d’autonomie et une perte de qualité de vie aux conséquences importantes.
Heureusement, votre pneumologue peut vous aider. Une fois le diagnostic établi, il pourra déterminer le bon traitement médicamenteux, identifier et adresser les autres conditions qui limitent votre capacité physique, veiller à diminuer les exacerbations (poussées de votre maladie) de votre maladie respiratoire et vous conseiller par rapport à l’activité physique et à la gestion de votre environnement. Grâce à ces interventions, vous pouvez arriver à renverser la spirale de déconditionnement, une étape à la fois.
Vous allez d’abord commencer par ralentir la roue, avant de la freiner. Avec l’encadrement de l’équipe médicale et en continuant de déployer des efforts, vous la ferez ensuite tourner du bon sens, d’abord lentement, puis de plus en plus vite.
Si vous êtes inquiets par rapport à votre condition et votre capacité physique, il est important de consulter votre médecin ou votre pneumologue avant de vous lancer dans un programme d’entraînement. Ce dernier pourra vous aider à déterminer les activités les plus appropriées et adaptées à vos capacités.
Les conditions optimales pour pratiquer une activité physique varient selon la pathologie. Par exemple, les maladies obstructives (asthme, emphysème, MPOC, etc.) génèrent de l’hyperinflation dynamique, c’est-à-dire que l’air entre mieux dans les poumons qu’il n’en sort. À l’effort, ceci se traduit par une accumulation d’air dans les poumons après chaque respiration, ce qui limite la quantité d’air que l’on peut inspirer à la prochaine respiration.
L’environnement joue également un rôle important dans certaines conditions. Par exemple, la MPOC et l’asthme sont sensibles à la pollution atmosphérique ou à la présence d’autres irritants. L’air froid et sec est généralement moins bien toléré par un asthmatique, alors que l’air chaud et humide augmente l’inconfort respiratoire chez un individu atteint d’une MPOC. Certains sports se pratiquent également dans des environnements qui peuvent être irritants pour les bronches, comme les micro-aspirations de particules de chlore à la piscine, l’air sec et froid de la patinoire ou bien encore la présence d’allergènes potentiels pendant un cours d’équitation.
Afin de contrer ce phénomène, les personnes atteintes de maladies obstructives peuvent bénéficier des éléments suivants :
Le message le plus important demeure le suivant : rien de tout ça ne devrait vous empêcher de bouger. Il faut seulement choisir les bonnes activités dans les bons environnements.
La réadaptation pulmonaire est un programme, en présentiel, en virtuel ou en mode hybride, encadré par des professionnels de la santé (pneumologues, kinésiologues, infirmières et inhalothérapeutes).
D’une durée de 8 à 12 semaines, il permet entre autres de :
Il s’agit d’un programme où, en plus de l’activité physique adaptée et supervisée, de nombreux sujets sont abordés, notamment : les techniques pour diminuer l’essoufflement, l’utilisation optimale de la médication respiratoire, la reconnaissance et la gestion des exacerbations, l’alimentation, la perte de poids et l’arrêt tabagique.
Bref, c’est un programme complet d’enseignement et d’entraînement adaptés qui permet d’obtenir des bénéfices importants sur votre santé.
Malheureusement, ces programmes sont relativement rares et seule une toute petite partie de la population qui pourrait en bénéficier y a accès. Toutefois, votre pneumologue pourra pallier cette lacune en vous proposant de l’enseignement adapté et vous prodiguer des conseils ciblés en fonction de votre réalité et de vos besoins.
En terminant, il est tout à fait normal de ressentir de l’anxiété face à une difficulté à respirer ou à une limitation fonctionnelle. Ceci dit, il est possible d’améliorer votre situation de santé et de recommencer à faire des activités que vous pensiez devoir sacrifier de façon permanente. Un pneumologue peut vous aider à y voir plus clair et à reprendre ou à maintenir une vie active, et ce, malgré la maladie.
Dr Jad Hobeika,
Pneumologue
Nous consulter, c’est compter sur une équipe multidisciplinaire dévouée et expérimentée qui a une seule priorité : vous offrir des services d’excellence et vous outiller pour que vous preniez soin de votre santé respiratoire.
273 rue du Parvis, Québec G1K 6G7
Tous droits réservés – Conseil Médical de Pneumologie | Politiques de confidentialité
Réalisation site Web – Cobbox